Invocation de la monture (voiture, avion, train, bateau, bus..) – Cheikh Abderazzaq Al Badr

Invocation de la monture (voiture, avion, train, bateau, bus..) - Cheikh Abderazzaq Al Badr

Il est rapporté dans les récits, et celui-ci a été rapporté par Ibn Abî Dunyâ dans son livre al-‘Uqûbât :

Ils étaient un groupe en voyage. L’un d’eux avait une chamelle maigre et faible.

Ils dirent :
« Subhânalladhî sakhkhara lanâ hâdhâ wa mâ kunnâ lahu muqrinin wa innâ ilâ Rabbinâ lamunqalibûn »
(« Gloire à Celui qui a mis cela à notre service, alors que nous n’étions pas capables de le maîtriser, et c’est vers notre Seigneur que nous retournerons »).

Mais cet homme ne dit pas comme eux. Il dit :
« Pour celle-ci, je suis capable. »
C’est-à-dire : « Cette bête est faible, et moi je suis capable de la maîtriser. »

À peine avait-il terminé sa phrase que la bête s’agita violemment, le jeta au sol, il tomba sur la tête et mourut. C’est rapporté dans al-‘Uqûbât.

Et c’est ainsi pour les jeunes aujourd’hui, impulsifs, qui disent :
« Je suis un professionnel, je maîtrise cette voiture, je la conduis parfaitement. »
Puis ils foncent à grande vitesse, et au comble de la vitesse, ils prennent un virage brutal.
On dit qu’ils sont professionnels, qu’ils maîtrisent.

Mais à ceux-là, on dit :
« Crains Allah ! Crains Allah ! »

Quand tu montes dans une voiture, dis Bismillah, remercie Allah, puis souviens-toi que sans qu’Allah ne t’ait soumis cela, tu ne pourrais rien.

Conduis avec calme, patience, ne mets pas ta vie ni celle des autres en danger.

Les jeunes doivent se rappeler que ces voitures sont des moyens de transport, non des moyens de divertissement.

Celui qui veut s’amuser, qu’il trouve autre chose.

La voiture n’est pas faite pour s’amuser — le fait de s’amuser avec peut mener à la mort, et combien de ceux qui se croyaient les meilleurs conducteurs ont perdu la vie ou causé la mort d’autres !

C’est pour cela qu’il est obligatoire de bien comprendre que ce dhikr nous éduque à des valeurs, des comportements, de la sérénité et du calme.

Chaque fois que tu montes dans ta voiture, commence par le dhikr :

« Subhânalladhî sakhkhara lanâ hâdhâ wa mâ kunnâ lahu muqrinin wa innâ ilâ Rabbinâ lamunqalibûn »

Ce passage a été étudié dans les livres d’exégèse.

Ils ont expliqué que lorsque tu montes une monture et que tu dis « wa innâ ilâ Rabbinâ lamunqalibûn » (« c’est vers notre Seigneur que nous retournerons »), c’est parce que celui qui monte une bête ne peut jamais être sûr qu’elle ne va pas s’agiter et le faire tomber, causant sa mort.

Donc, ce rappel du retour vers Allah est nécessaire dès qu’on monte en voiture. Car combien de voitures ont fauché des vies ?!

Quand nous étions jeunes et lisions la bataille d’Uhud, on disait que 70 personnes y étaient mortes. On trouvait ce chiffre énorme.

Aujourd’hui, un seul crash d’avion fait 300 ou 400 morts, un accident de bus peut tuer des dizaines.
Ces véhicules doivent nous rappeler l’au-delà :

« Wa innâ ilâ Rabbinâ lamunqalibûn »

Et gloire à Allah, quand l’homme se souvient de sa fin, cela l’aide à redresser son comportement, à se préparer à la rencontre de son Seigneur.

Puis le dhikr continue :

Alhamdulillah (Louange à Allah) — 3 fois
Allahu Akbar (Allah est le plus Grand) — 3 fois

Puis on dit :

« Subhânaka innî dhalamtu nafsî faghfir lî, fa innahu lâ yaghfiru dh-dhunûba illâ ant »
(Gloire à Toi, j’ai certes fait du tort à mon âme, alors pardonne-moi, car nul autre que Toi ne pardonne les péchés.)

Ce pardon demandé est lié à la grande faveur qu’Allah t’a accordée :
tu bénéficies d’une immense bénédiction — alors remercie-Le.
Et même en agissant, tu restes en défaut par rapport à ce qu’Il mérite.
Alors demande-Lui pardon.

Abû Bakr (qu’Allah l’agrée) a dit au Prophète ﷺ :

« Apprends-moi une invocation à dire dans ma prière (ou chez moi selon une autre version). »
Il ﷺ lui dit :

« Dis : Ô Allah, j’ai fait beaucoup de tort à mon âme. Nul ne pardonne les péchés si ce n’est Toi. Accorde-moi donc un pardon venant de Toi, et fais-moi miséricorde. Certes, Tu es Le Pardonneur, Le Très Miséricordieux. »

Si c’est Abû Bakr, le meilleur de cette communauté, qui dit « j’ai commis beaucoup de tort », alors que dire de nous, avec nos fautes innombrables ?

Nous n’avons que des manquements et des négligences, moi le premier qui vous parle.

Alors que chacun d’entre nous profite de ce genre de dhikr, car il ravive le cœur, purifie l’âme, élève le rang auprès d’Allah, et rectifie notre état.

Et qu’il dise cela en ressentant réellement le tort qu’il s’est causé :

« Ô Allah, j’ai fait beaucoup de tort à mon âme. »

Quand tu montes dans un véhicule, dis :

« Ô Allah, j’ai fait du tort à mon âme. »

Et si tu ressens cela sincèrement, il en découlera de grandes choses : sérénité, humilité, paix intérieure.

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